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tomjiminytravel

4 avril 2017

Last Days in New Zealand

On s'était quitté sur un “Where to next?”... bon bah ce sera le pub local...déjà! Ensuite j'essai de faire des plans mais c'est difficile, j'ai du mal à penser, du mal à croire que j'ai fini le trail et que je suis “libre”, du mal à me dire que je touche à la fin et que je vais rentrer en France. Bref après différents plans adoptés puis abandonnés, la décision va être de passer les 10j qu'il me reste, à faire des randos en remontant gentiment la côte est jusqu'à Christchurch où est mon 1er vol.

Je commence donc par retourner à Invercargill et récupérer mon médaillon pour avoir accompli le trail. J'y revois Nate, qui zone dans la région sans savoir quoi faire...comme la plupart d'entre nous à ce que j'ai compris, qui expérience ce qu'on appelle la dépression post-trail. Je préfère donc rester l'esprit et le corps occupé, et part direction les Catlins, sud est du pays. Mon 1er jour dans les Catlins sera aussi le dernier où je verrais Dan et Mary, qui poursuivent leur route jusqu'à Dunedin.

Je pose la tente et décide marcher aux alentours avec juste un baluchon avec eau et nourriture pour la journée. Mine de rien ça change un peu ta journée de pas avoir 30kg sur le dos! Les Catlins sont des falaises en bord de mer ressemblant énormément à la côte sauvage bretonne. C'est la première fois depuis que je suis en NZ que j'ai l'impression d'être au pays! Je traverse forêt, champs, falaises, plage, estuaire, marais, route jusqu'à une cascade magnifique et que je décide de rentrer à mon campement après avoir sans doute marcher 30km. Il y a eu aujourd'hui ce moment étrange lorsque je marchais sur la plage. Il faisait bon, l'endroit était magnifique, j'étais seul sur cette immense plage et j'étais content le moment était super et d'un coup sans prévenir j'ai été envahi par une énorme vague de tristesse et d'un gros vide dans mes tripes… Je sais pas trop ce qui s'est passé. En y réfléchissant, je pense que c'était sans doute dû à un mix du fait d'avoir fini le trail 2 jours avant, de quitter la NZ dans moins de 2 semaines et aussi d'être seul ici, je crois que j'aurai bien aimé partager ce moment sur cette plage avec quelqu'un…

Le jour suivant est consacré à avancer jusqu'à Papatowai où je vais dormir à côté de la p!age. Une fois arrivé je pose la tente et vais sur la plage, au bout de même pas 5min je tombe nez à nez avec mes voisins pour la nuit, les lions de mer...énorme! Rentré à mon campement, deux couples de kiwis campant à côté me font signe de venir. Je vais donc finir la soirée avec eux à boire des bières, manger des saucisses et du bacon cuits au feu à rire et raconter des histoires...kiwi style quoi!

Le lendemain, la magie des derniers jours va continuer! Je commence à marcher puis après moins d'une heure je décide que je vais faire du stop. J'entends des voitures arriver derrière moi mais je décide que non pas maintenant, puis 5min après j'entends une autre voiture et je me dis sans raison oui maintenant et me retourne et tend mon pouce. La voiture s'arrête avec à son bord Jana, jeune allemande de Cologne. Dans 3km elle va dans la direction opposée à la mienne, mais elle peut toujours m'avancer de 3km. Finalement 3km plus loin, à l'intersection elle m'annonce qu'elle irait bien voir le Jack’s blowhole qui est dans ma direction et qu'elle peut donc m'avancer un peu plus. Puis je me dis que j'irai bien voir ce gouffre géant dans les falaises moi aussi et demande si je peux l'accompagner. Et elle me répond que finalement elle aimerait bien voir Nugget point où je vais. C'est donc ainsi qu'on décide de passer la journée ensemble à rouler et marcher dans les Catlins. Ma mission étant d'être copilote, de trouver des lions de mer, des otaries, des manchots, et des oeufs, sur la route! Je vais remplir mes tâches avec succès excepté pour les manchots...on passe une super journée même si le temps est pourri. En fin d'aprèm, Jana reçoit un message d'une famille qu'elle a rencontré et qui vit à Dunedin, l'invitant à passer les voir. Elle peut donc me conduire à un camping gratuit qu'elle connaît juste avant Dunedin. Arrivé là bas, le camping est bien gratuit mais pour les véhicules autonomes...les joies de l'anglais où camp ne veut pas forcément dire installer ta tente! On se retrouve donc sur un parking devant la plage sous la pluie quand Jana demande à une femme promenant son chien si elle connaît un endroit où je pourrai camper gratuitement ou pour peu chère étant donné que j'ai plus de thunes. La réponse ne se fait pas attendre,” bah il a qu'à venir dormir à la maison.” Sérieux!! “Bah oui par contre là je vais manger chez des amis donc la porte arrière est ouverte, tu t'installes, tu prends une douche, tu te fais un truc à manger et tu m'attends pas.”....ok! (T’imagines cette conversation se passer en France toi?!). Et c'est ainsi que Jana va me conduire chez Robertty où je vais rester 2 jours. En effet le lendemain je vais profiter du beau temps pour visiter Dunedin et surtout le Otago museum, 2e meilleur musée en NZ après Te papa à Wellington. Le soir je passe la soirée comme la veille avec Robertty à manger sa délicieuse cuisine, à discuter, elle est revenue en NZ pour s'occuper de sa mère malade qui est décédée 2 semaines avant….donc on discute pas mal et on regarde de la merde à la tv car elle a pas envi de trop réfléchir. C'est ainsi qu'on se retrouve à bitcher devant le Bachelor et que je me surprends à y prendre un certain plaisir…

Le jours suivant je décide de reprendre le stop en direction de Kaikoura, ville que j'ai toujours voulu visiter, 200km au nord de Christchurch. La ville est connue pour ses côtes où vit une colonie de baleine. On a donc une ville en bord de mer avec péninsule, baleines, dauphins, colonie d'otarie d'un côté, et montagnes de l'autre. La ville est aussi tristement célèbre cette année car c'est ici qu'a eu lieu le tremblement de terre de décembre provoquant l'alerte tsunami que j'avais vécu dans le Northland. La terre s'y est élevée de 1 à 2 mètres...t'imagines l'état des routes…..Mais la chance est toujours avec moi dans cette fin d'aventure car c'est avec Céline, française, qui se rend à Picton que je vais donc traverser plus de la moitié de l'île du sud en une seule journée pour me rendre un peu après Christchurch! Le lendemain j'atteins Kaikoura et y passe l'aprèm avant de me diriger vers le mount Fyffe. J'y arrive en fin d'aprèm et décide de camper au pied de la montagne.

Je commence ma dernière rando le matin suivant jusqu'à la mount Fyffe hut. Je ne me suis pas trompé, je vais passer mes derniers jours en NZ dans un endroit magnifique. Depuis la hut j'ai vu sur la péninsule...enfin normalement car aujourd'hui il y a juste un tapis blanc de nuages sans fin uniquement transpercé par le sommet des montagnes qui ressemblent à des îles. C'est superbe et je comprends pourquoi ce pays est appelé aotearoa, la terre au long nuage blanc! Je me dis que pour ceux à Kaikoura c'est une journée de merde sous les nuages et que pour moi c'est une journée magnifique sous le soleil au dessus des nuages...c'est quelque chose d'incroyable!!! Je vais passer qq jours ici. Je m'installe donc à la hut et y passe la journée, pour aller le soir au sommet profiter d'un des plus beau coucher de soleil. Retour à la hut, où j'ai la chance d'être seul, éclairé par les bougies, avec ma musique, pour cuisiner mon dîner pendant que la nuit s'installe avec un magnifique ciel étoilé et que je peux lire mon livre et regarder un film tranquille! (Le film est “the way” histoire d'un père qui décide de marcher le Camino de Santiago ou chemin de st Jacques de compostelle, avec les cendres de son fils mort sur le chemin). Au petit matin je profite également d'un superbe lever de soleil sur la baie, cette fois sans nuage et le décor est complètement différent. Même journée que la veille, lecture, et marche dans la montagne, ou juste m'asseoir et profiter du paysage et réfléchir à ce que je veux pour le reste de ma vie et quelle orientation je veux lui donner. C'est vendredi et en fin d'aprèm les premiers randonneurs arrivent à la hut où je ne vais pas être seul 2 soirs de suite, tant pis! Les premiers arrivés sont Edouardo d’Italie et Lucile de France qui sont plutôt cool donc je me dis que ça va. Ils sont suivi 1h30 plus tard de Mike des States mais qui vit à Christchurch, cool aussi. Puis début de soirée un groupe de 3 français, 3 ptis cons arrivent puis un couple de retraités, et la hut de 8 places se retrouve déjà avec 9 personnes et d'autres vont peut être arriver et cette fois je décide de faire l’asocial et je m'en fou car c'est MON moment ici, et sors donc installer ma tente dehors. Je vais pas rester seul bien longtemps car je suis rapidement rejoint par Lucile. Puis Edouardo et Mike nous rejoigne également. Faut croire que je suis de meilleure compagnie et que mes aventures sont plus intéressantes! J'apprends aussi que la barbe de 5 mois et les cheveux longs et n'importe comment me donnent un côté sexy...je vais peut être garder en rentrant finalement!

Samedi, dernier jours ici, je décide de redescendre de ma montagne mais coupe par la vallée au dernier moment pour arriver sur la route de Christchurch (enfin j'espère que ça va me mener sur cette route) et éviter les 15km jusqu'à Kaikoura. Et j'ai toujours pas perdu mes sens de tramper car j'arrive sur la bonne route 1h30 plus tard, où je suis pris en stop par 2 allemandes qui me disent de faire un film sur mon aventure, et que je suis une source d'inspiration …. Ça c'est la première fois que je l'entends !!! Bref j'arrive à Christchurch où je vais dépenser mes derniers dollars intelligemment mis de côté pour payer le camping près de l'aéroport. Car lundi matin, je décolle direction Auckland, puis mardi direction Hong Kong et enfin Paris. Enfin si je peux car un cyclone ayant frappé l'Australie arrive lundi sur les côtes NZ, 75mms de pluie attendue dans la journée et des vents violents...ça va être sympa l'avion!

Aéroport d'Auckland, le vol est maintenu donc j'arrive mercredi matin en France. Ce n'est qu'un au revoir pas un adieu...See ya!

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27 mars 2017

Day 140 to Day 148

Day 140, 141, 142, 143, 144, 145, 146, 147, 148

 

Départ de Glenorchy, après m'être fait violer pour faire les courses, genre tout ce que j'ai acheté était plaqué or! La route est longue et peu fréquentée pour atteindre le routeburn track, l'une des 9 Great walks de Nouvelle-Zélande, jonction entre le mount aspiring national park et le Fjordland. Great walk signifie que l'État entretien cette rando, que ça va être comme marcher sur un tapis, mais que qu'il va y avoir énormément de touriste, et qu'il faut réserver et payer pour les huts et campsite, ou bien se cacher à 500m du chemin pour éviter les 200$ d'amende!

On arrive tard avec Dan et Mary, on va donc free camper à l'entrée du park. Je démarre tôt le lendemain sous un ciel chargé de nuage. La rando est très agréable mais je me dis que c'est dommage car je vais arriver au sommet et ne rien voir! Et bien pas du tout! C'est pile au moment où j'arrive au sommet que les nuages s'envont  pour un effet super dramatique juste parfait! C'est quand j'arrive au Harris lake que les nuages se dissipent laissant les pics rocheux derrière le lac apparaître, comme une terre inconnue digne de skull island, puis ensuite en background les sommets enneigés! Pas mal du tout!!! Je déjeune ici dans ce décor extraordinaire avant de reprendre mon chemin en flan de montagne entouré des chaînes montagneuses blanches pour arriver en milieu d'aprèm à l'énorme Mackenzie lake puis je remonte un dernier sommet avant de free camper encore une fois 1h avant la fin. Comme ça le lendemain j'ai tout mon temps pour profiter de la Earland falls (174m) et de faire un side trip jusqu'au Key summit pour une vue panoramique des montagnes du Fjordland et des lacs alpins. Et c'est un peu avant midi que je dis au revoir à Dan et Mary qui vont aller passer qq jours sur Stewart island, pour continuer mon chemin en direction du greenstone track et un premier arrêt à la hut sur les bords du lac McKellar. Le Greenstone track se fait dans la vallée, c'est donc facile et très sympa. Ça fait un changement plutôt agréable de ne pas avoir à monter ou descendre toute la journée, pour atteindre la greenstone hut. Même chose le lendemain pour faire la jonction entre la greenstone track et la caples track et m'arrêter à la mid caples hut. Le dernier jour sur le caples track je vais monter jusqu'à la McKellar pass avec vue sur les montagnes et le lac afin de terminer cette boucle. Le lendemain je retourne sur la fin du routeburn pour sortir du parc national et arriver à la ville de Te Anau. Décor standard, petite ville au bord du lac avec les montagnes en arrière plan, coucher de soleil sur ciel rose etc etc… ;-)

Pas de temps à perdre, après en avoir perdu suffisamment avec ces incompétents de l'office du tourisme au sujet de la météo du jour et si c'était ok pour aller au sommet du Kepler track (une autre des 9 Great walks) ; je décide d'y aller, et l'arrivée étant mon point de départ je le fais sans mon sac à dos. Et ça, ça fait une énoooorrrrme différence! Je suis une machine, je double tout le monde (c'est juste des touristes lambda les pauvres ne savent pas ce qui arrive et n'ont même pas le temps de me voir passer) et je pète tout les temps indiqués. Le point négatif, c'est qu'au sommet le temps est dégueulasse et que toutes les belles vues promises ne sont malheureusement pas au rendez-vous même si l'endroit reste impressionnant (par beau temps ça doit juste être extra!). Je vais un petit détour pour faire un peu de spéléo puis prend le chemin du retour pour sortir du vent, du froid et de la pluie et terminer mes 40km de la journée avec les pieds douloureux.

Aujourd'hui, c'est le grand jour, je retrouve Dan et Mary et l'on entame ensemble la dernière marche de notre périple. En fin d'aprèm on va atteindre Bluff et Stirling point, 3000km après notre départ 5 mois auparavant, de Cape Reinga. L'ambiance est sympa, on arrête pas de parler et de rire, tout est bon pour s'occuper l'esprit et ne pas penser que c'est bientôt terminé. Puis le moment arrive, on est devant la barrière, avec le signe et l'océan derrière, on ne peut pas avancer plus loin….C'est fini...et là c'est le silence. Un long silence, où dans la tête passe les images des 5 derniers mois, les bons moments, les moments difficiles, les gens qu'on a croisé, qu'on a aimé, qu'on a détesté, les douleurs, pourquoi on a fait ça, ce qu'on a appris, ce qu'on a oublié….un autre tramper arrive, il ne brise pas le silence… puis on se regarde, on se prend dans les bras et on prend les traditionnelles photos d'arrivée. C'est presque irréel. On achève ce pour quoi on se levait tous les matins ces 5 derniers mois (148 jours putain! 148 jours à marcher à travers l'un des plus beau pays au monde avec un des peuple les plus gentil! 148 jours à vivre uniquement avec ce que je porte sur mon dos).

 

On l'a fait, je l'ai fais…


Je vais terminer en citant la dernière phrase des trail notes : “ So here you are - Where to next?” 

27 mars 2017

Day 131 to Day 139

Day 131, 132, 133, 134

 

Dan et Mary m'annonce qu'ils ont décidés de m'accompagner pour mon side trip mais qu'ils ont besoin d'un jour supplémentaire pour se préparer. J'attends donc un jour de plus avant de prendre la route du parc national. La route est longue pour y arriver et je commence la rando à proprement parler assez tard. Après les blue pools la journée se passe quasi entièrement dans la forêt, le chemin est difficile et la dernière partie grimpe. Je suis crevé et pense m'arrêter plusieurs fois mais finalement j'arrive à la hut tard. Dan et Mary se sont arrêtés plus tôt j'imagine car ils ne sont pas là. Le 2e jour est un TA standard, rien à envier au trail. Une montée en pente rigoureuse, et une descente vertigineuse, le tout sous le mauvais temps et donc aucune vue. Il s'est quand même produit qqchose d'intéressant. Lorsqu'il m'arrive de parler de ce qu'il m'est arrivé dans le tararua range, je ne ressens pas vraiment d'émotion. Je m'en rappelle et je sais que j'ai catégorisé ce souvenir comme étant le moment le plus effrayant de ma vie, mais ça s'arrête là… Et aujourd'hui dans cette ascension dans de mauvaises conditions, mon corps lui s'est rappelé. C'est comme si pour un instant j'avais voyagé dans le temps et me retrouvais dans le tararuas. J'ai bloqué, j'étais effrayé, et tout ce que je pensais était de faire demi-tour jusqu'à la hut. Il m'a fallut qq secondes pour souffler et me dire que oui il y a du vent, mais ce vent n'est pas fort. Oui il pleut, mais c'est juste un crachin, pas une averse. Oui il fait froid, mais il ne gèle pas. Je suis en sécurité et même si les éléments sont les mêmes, les conditions sont différentes et je ne suis pas dans le tararuas, je peux continuer. Voilà j'ai trouvé ça intéressant de voir comment le cerveau peut oublier, atténuer, volontairement ou non, certains souvenirs, mais que la mémoire physique, mon corps, lui n'a absolument rien oublié.

Dan et Mary arriveront à la hut tard ce même soir et décident de quitter la vallée en prenant un petit avion (pas cher et sympa mais j'ai pas les moyens) le lendemain.

Moi je continue dans la siberia valley, plutôt sympa mais qui se termine par une des traversée de rivière les plus dure. J'arrive dans la soirée à Wanaka, d'où je repars aussitôt en direction d'un autre point dans le parc national.

 

Day 135, 136, 137, 138, 139

 

Cette section va être la plus difficile mais la plus belle. Je commence la journée dans le Mount Aspiring National Park par un aller/retour jusqu'au Rob Roy glacier. C'est la première fois de ma vie que je vois un glacier, c'est beau et c'est impressionnant. Je continue ensuite dans la vallée, avant d'atteindre le début de la plus dure montée de ma vie. Là on rigole pas, un gain de plus de 1300m d'altitude en 4km. Les 2 derniers km étant de la pure escalade à plusieurs moments. C'est très long, très fatigant, et je suis proche de m'arrêter plusieurs fois. Mais je trouve la force de continuer, et j'attaque la dernière phase avec un écriteau m’annonçant qu'il y a eu de nombreux morts sur le chemin que je m'apprête à prendre...sympa...merci les gars pour la motivation et les encouragements, ça aide beaucoup!! Bref j'arrive au sommet, et je ne peux pas rendre justice par des mots, ni même par une photo, à ce que je vois. Il y a les montagnes enneigées, le glacier, la vallée, le coucher de soleil et moi...et c'est un moment magique, gravé dans ma mémoire et dans mon âme pour toujours. Je pourrais rester là éternellement. Et c'est ce qu'il risque d'arriver si je me bouge pas le cul car il commence déjà à geler. Je descends donc jusqu'à la rivière 20min plus bas pour installer mon campement. Repas, tasses de thé, et repos. La nuit va être courte pour vraiment parler de sommeil, car il gèle. Je pense pas avoir expérimenté des températures aussi basses précédemment.

Au petit matin, ma tente est blanche de givre et de glace, la toile extérieure est solide et il y a même un stalactite à l'intérieur (true story!!!)!!!! Je perds donc pas trop de temps pour décoller. La journée est aussi sensationnelle que la veille. Je passe cascade saddle et sa cascade de glace. Cette cascade et le glacier d'hier sont un bon rappel que la prochaine terre au sud, bah c'est l'Antarctique! Je redescend dans la vallée avec ce paysage autour de moi jusqu'à la hut. Ces 2 jours auront été parfait. Dan et Mary arrivent aussi à la hut ce soir, ils s'étaient arrêtés dans une hut avant la montée la veille.

2 choix s'offrent à nous pour terminer, la dart valley ou la rees valley. C'est la rees valley qui est choisie, et la première journée dedans va être très belle mais courte (je ressens de fortes douleurs dans la jambe droite et préfère m'arrêter plus tôt...depuis que j'ai passé les 2500km mon corps à commencé doucement mais sûrement à s'effondrer).

La dernière journée dans le parc national va être longue mais toujours agréable, jusqu'à atteindre Glenorchy, où je vais prendre un jour off sous la pluie avant la prochaine étape dans le Fjordland cette fois...oh que j'ai hâte!

3 mars 2017

Day 124 to Day 130

Day 124,125, 126, 127, 128, 129, 130

 

On quitte Tekapo pour atteindre Wanaka, en passant par la breast hill track. On retrouve aussi Pete, Alex et Claudia, que je n'avais pas vu depuis le tararua range dans l'île du nord. Les 2 premiers jours sont plutôt facile, la seule difficulté sera la ahuriri river, qui est la rivière la plus large du trail que l'on doit traverser. Puis on attaque breast hill track, avec une très longue montée en plein soleil, mais avec  comme d'hab des vues magnifiques.

Le 4e jour est sans doute mon pire jour dans l'île du sud. Je crois que c'est le cas de beaucoup de trampers, il y en avait un paquet de pas content à la fin de cette journée. La raison est simple, un psychopathe a encore une fois pensé qu'un Putain de mur de 2km à escalader dans la forêt était ok pour un trail!!! La journée commence par 8km de montée descente dans la forêt en 2h, puis 4km dans la rivière en 2h aussi et où je vais perdre mon 3e bâton de rando emporté par le courant après avoir glissé dans l'eau. Et enfin les 2 derniers km sous une chaleur écrasante en un peu plus de 2h et qui m'ont vraiment brisés le moral, j'ai donc préféré m'arrêter à la hut pour le reste de la journée et profiter du lendemain pour faire la dernière ascension censé être magnifique.

Et elle va l'être, je me fais encore une fois violer les yeux! Vu sur les montagnes et le lac Hawea, en marchant le long des crêtes!! Ça envoi du lourd et je profite de chaque instant car ce genre de moment va être de plus en plus rare à présent, les meilleurs moments du trail étant pour la plupart derrière moi…

Je vais arriver le soir à Wanaka, où je reste 2 jours supplémentaires, pour préparer un détour par le parc national plus au nord, pendant une 10n de jours voir 2 semaines, avant de rejoindre le trail à nouveau. Ce side trip me fait éviter Queenstown, ce qui est dommage mais sans doute bénéfique pour mon budget, mais surtout il va être magnifique, à travers les montagnes, proche de la région du Fjordland, alors que le trail d'origine était plutôt sans intérêt. Ça me donne aussi l'occasion de faire un peu d'acupuncture pour mon genou dans une ville superbe au bord du lac entouré par les montagnes.

24 février 2017

Day 113 to Day 123

Day 113, 114, 115,116

 

Voeux exaucé, on est très chanceux avec le stop pour retourner sur le trail, en fait on va dépasser quasi tous les autres trampers.

C'est donc reparti pour ce qui va être la section la moins intéressante. L'impression de déjà vu, d'avoir fait des 100n de km dans cette même forêt, à marcher dans la même boue, avec le même arbre au milieu du chemin, traverser les mêmes ruisseaux, glisser et tomber sur les mêmes racines, le tout sous un ciel gris avec des petites pluies de temps en temps. Ça ressemble à l'île du nord, un petit rappel que je suis toujours en Nouvelle-Zélande car jusqu'ici l'île du sud était un autre pays avec un trail complètement différent.

Le 2e jours est meilleur, et la principale attraction de la journée va être une source naturelle d'eau chaude dans l'un des ruisseau que l'on traverse. J'ai donc droit à un bain très chaud à l'orée de la forêt avec vu sur les collines. Nice!!!

Le 3e jours est celui où l'on doit traverser l'une des 2 pass (les points les plus hauts) mais la vue est plutôt décevante.

Le 4e jour, est le plus challenging. On a de nombreux river crossing qui sont dits difficiles même quand la rivière est basse, et avec la pluie qq jours auparavant la rivière n'est toujours pas basse. Mais tous ensemble (on est environ une 10n de trampers), on s'entraide et on passe sans problème. On atteint la route et le village qq heures après. J'ai aussi vu dans le visitor book de la dernière hut que Dan et Mary ont été bloqué ici par la rivière infranchissable pendant 3 jours, on se rapproche...

 

Day 117, 118

 

Cette section n'est pas la plus intéressante non plus. Le seul réel intérêt va être la hut, Hamilton hut aussi appelée Hamilton Hilton. Elle ressemble à un chalet où l'on devrait payer 400 euros la semaine.

On atteint la route le lendemain. Et c'est là que va être le vrai challenge. La prochaine section se fait entre 2 rivières qui ont été retirée du trail car trop dangereuses à traverser. Il faut donc faire du stop autour de la première rivière jusqu'au premier pont puis faire la rando de 2-3 jours et répéter l'opération avec la seconde rivière. Ou bien éviter l'entière section qui n'a rien d'intéressant à montrer et faire du stop tout autour, du point A où l'on est, qui est une route perdue au bord du lac Coleridge, au point B qui est un village complètement perdu à environ 200km de là par la route. Donc 100km en rando ou 200 par la route entre 2 points que personne ne connaît. Je choisi la 2e option et Nate va suivre et encore une fois on a une chance incroyable. On est pris après 15min d'attente par un jeune fermier super sympa qui nous amène jusqu'à la route principale 40km plus loin. Et après 30min on va avoir une seconde voiture jusqu'à la route qui mène au point B, Mesopotamia. Là on va attendre 3h avant de décider de planter la tente.

 

Day 119, 120, 121, 122, 123

 

Au petit matin, il nous reste encore 60km à faire avant la début de la rando. On commence à marcher avant d'être pris en stop pour une 10n de km. On marche 1h de plus avant d'être très chanceux, la prochaine et rare voiture qui va s'arrêter nous propose de nous emmener jusqu'au début de la rando pour 10$, ce que l'on accepte sans hésiter. Le mec va aussi faire guide touristique le long de la route ce qui est plutôt cool et très intéressant. C'est donc en milieu de matinée que l'on commence le two thumb track (car la montagne à 2 pics en forme de pouce). Cette rando va signer la moitié de l'île du sud ainsi que le point le plus haut de tout le trail, on a vraiment hâte!! La montée est très violente aujourd'hui et il fait une chaleur écrasante, c'est donc dans un état plus liquide qu'une méduse que j'atteins la première hut et que je décide que ma journée va s'arrêter là.

Le 2e jour, on passe le premier saddle et on pousse jusqu'à la 2e hut. Royal hut, qui porte ce nom car enfant, le prince Charles et la princesse Anne ont été amené en hélicoptère ici pour prendre le thé. On va donc nous aussi prendre le thé avec le pti doigt en l'air. C'est marrant comme les hut s'enchaînent et ne se ressemblent pas. Hamilton hut était un chalet et les huts ici sont des cabanes faites de bric et de broc à peine isolées et certainement pas étanches.

Le 3e jours on part de bonne heure pour grimper jusqu'à Stag saddle, le point le plus haut du trail avec 1925m d'altitude. Enfin le point le plus haut officiellement car il existe pour la descente un pti chemin de chèvre qui passe par les crêtes puis descend tranquillement. Il est dit qu'il faut de bonnes compétences de navigation et ne surtout pas tenter cette route par mauvais temps. On va donc sans hésiter prendre ce chemin! On grimpe donc un peu plus haut et atteindre les crêtes puis marcher le long de la ridgeline sans problème. (C'est marrant on s'est fait la réflexion plus tôt que l'on avait développé de bonne faculté de pisteur avec Nate. On trouve, repère et suit les traces d'un chemin avec beaucoup de facilité. Ce qui ne nous empêche pas de nous perdre de temps à autre. Faculté essentielle dans l'île du sud car les tracks ne sont pas toujours bien signalés, les markers distants quand il y en a, il existe de long passage sans rien pour indiquer le chemin, ce qui ajoute un côté aventure et liberté totale! ). Marcher le long de cette ridgeline est à nouveau un des highlight de la rando. Vu sur le lac Tekapo vers lequel on se dirige, d'un côté, et vu sur les montagnes de l'autre, dont le Mont Cook, sommet le plus haut de Nouvelle-Zélande. On atteint la route et je décide de planter la tente là. On a le temps et la force de continuer jusqu'à la route principale et certainement de faire du stop jusqu'à Tekapo mais comme je l'explique à Nate, Tekapo, sa bière fraîche et son burger pour fêter la moitié de l'île et le point le plus haut, seront toujours là demain, mais dormir ici sur cette colline avec vu sur le lac et les montagnes n'arrivera plus. Je précise aussi que Tekapo est dit comme étant la 2e endroit au monde avec le plus beau ciel étoilé. Il y a là un observatoire et le lieu devrait être classé au niveau mondial dans les années à venir….ce sera en effet un des plus beau ciel que j'ai jamais vu et une des nuits les plus magique!!

On atteint Tekapo en fin de matinée le lendemain et on reçoit un message de Dan et Mary, ils ont pris des jours off à Christchurch et sont maintenant un jour derrière, ils vont donc être à Tekapo demain.

Le day off à Tekapo signe donc les retrouvailles avec Dan et Mary après 2 mois à une semaine de distance les uns des autres. C'est génial et on va continuer ensemble à nouveau!!

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13 février 2017

Day 105 to Day 112

Day 105

 

Départ de la hut ce matin direction St Arnaud. On arrive 1h avant le début du match. Pour mon 1er vrai superbowl j'ai eu la chance d'assister au plus grand retour d'une équipe. En effet les Patriots, l'équipe que l'on soutien aujourd'hui, étaient menés 24 à 3 au début du dernier quart temps et on réussi à égaliser à la dernière seconde puis à gagner dans les prolongations! Donc un grand match. Je comprends aussi très vite que l'on va marcher nul part aujourd'hui.

 

Day 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112

 

Départ de St Arnaud again mais cette fois de l'autre côté du lac, direction la très attendu Waiau pass. Le 1er jour est tranquille et lent, Nate se remet doucement de sa gueule de bois donc on ne force pas trop. Le lendemain les choses sérieuses commencent! On passe 2 huts pour s'arrêter au pied de la Travers saddle et c'est déjà magnifique!! Le 3e jours c'est du sérieux ça grimpe dur et le spectacle est à couper le souffle. Les mots, unreal, unbelivable, gorgeous, sont prononcés des 10n de fois, on rigole pour rien, et à la fin de la journée c'est encore une fois les muscles maxillo-faciaux les plus douloureux! Et ça ne s'arrête pas là, à chaque fois que je pense avoir vu le plus beau ou le truc le plus fou de ma vie et bien le trail en remet une couche, car ce soir je dors à la blue lake hut. Et le blue lake c'est tout simplement le lac le plus pur au monde. Pour donner une idée, la visibilité théorique de l'eau la plus pure (eau distillée) est de 80m de profondeur, ici la visibilité mesurée est constamment autour de 75m de profondeur. J'ose à peine toucher l'eau pour remplir ma gourde et mon camelback, car oui quand t'as accès à l'eau la plus pure au monde, bah tu fais le plein!

Le lendemain, grosse journée encore avec la très crainte Waiau pass. Et je comprends très vite pourquoi tous le monde en parle. C'est hardcore! 7km montée et descente à plus de 30%, c'est littéralement de l'escalade à certains endroits, c'est le truc le plus ouf, le plus dur et le plus effrayant que j'ai fais! Et en plus la montagne est noir, il fait froid (j'ai pu faire une boule de neige) il fait gris, donc c'est très intimidant. Mais la journée se passe sans encombre, juste mes genoux qui ne me pardonneront jamais ce que je leur fais subir et on plante la tente dans la vallée.

Le jour suivant se fait dans la vallée, donc en terrain plat (ça faisait longtemps) et sous un ciel magnifique, donc on décide de pousser un peu la distance aujourd'hui. (Aussi dû au fait qu'un mauvais calcul du stock de nourriture ajouté à une putain de souris qui s'est glissée dans mon sac la nuit font que je suis à cours de certaines denrées alimentaires). La marche est longue mais la marche est incroyable! Je sais pas quoi dire, pardonnez moi l'expression mais depuis que j'ai mis les pieds dans l'île du sud je prends des grandes claquasses dans la gueule tous les jours!!! Bref je m'arrête épuisé après 10h de marche dans une ancienne hut oubliée que personne n'utilise et qui n'a pas changé depuis les années 60. Je suis donc seul et c'est super, je me sens comme un vrai tramper ici dans ma petite hut.

Dernier jour, je pars très tôt pour rattraper Nate qui s'est arrêté une hut plus loin, et j'y arrive pour prendre le pti dej avec lui. Dernière marche jusqu'à Boyle, puis stop jusqu'à Hanmer springs, où l'on peut faire des courses.

Hanmer springs est un pti village sympa entouré par les montagnes. Je vais prendre un day off ici pour mes genoux, et car j'ai gratté du temps en étant plus rapide que prévu sur le trail. C'est encore une fois une sage décision car le temps est dégueulasse et qu'il y a beaucoup de river crossings sur la prochaine section, ce qui n'est pas safe après de grosses pluies.

Demain, prévu retour à Boyle pour continuer le trail en espérant être chanceux avec le stop plutôt difficile dans ces contrées!

6 février 2017

Day 102 to Day 104

Day 102, 103, 104

 

Là où tout le monde prend des jours de repos, moi je décide de faire une boucle de 3 jours dans la montagne à côté de St Arnaud. 1er jours départ tardif le long du lac Rotoiti puis ça monte jusqu'à 1200m et notre première hut. Vue magnifique! 2ème jours temps dégueulasse donc on reste à la hut où on mate un film sur ma tablette. Film kiwi, qui s'appelle Boy, du réalisateur Taika Waititi, également responsable de What we do in the shadows et du génialissime hunt for the wilderpeople. 3 films que je vous recommande. C'est un site trip donc pas de pb pour rester et prendre un vrai jour de repos. Le lendemain le temps est parfait et on part donc vers notre objectif le lake angelus, après Julius summit au delà des 1800m (ouais c'est comme ça que je passe mes jours de repos maintenant). J'ai ce projet depuis un autre side trip, celui dans le Coromandel où j'ai rencontré Emma, qui m'a parlé de ce lac de montagne et de sa hut. Encore un excellent conseil de sa part! C'est encore une fois incroyable! J'ai rarement vu autant de beauté, je veux dire j'ai commencé l'île du sud il y a 2 semaines et pour l'instant il n y a rien à jeter, tout est de plus en plus splendide. Quand tu penses avoir atteint le plus beau, le plus génial, le plus incroyable, bah le moment d'après on te rajoute une cuillère de chocolat par dessus tout ça! On ne peut malheureusement pas rester à la hut car pendant la saison touristique il faut réserver, mais c'est pas grave on repart en direction d'une autre hut très sympa également.

Demain retour à St Arnaud avec Nate pour voir le superbowl! Son équipe les patriots de Boston joue donc ca va être mon 1er superbowl avec un américain donc un vrai superbowl! Et après le match on repart sur le trail!

 

Je profite de ce cours résumé pour ajouter mon top 3 de l'île du nord sur le trail.

1 La route vers Kerikeri

2 le tongariro alpin crossing

3 la Whanganui river

Mention honorable, le départ de cape reinga

Side trip, le levé de soleil à Cathédral cove dans le Coromandel.

 

Je vous propose également de me poser des questions si vous en avez à propos du trail, de la vie de tramper, ou sur la Nouvelle Zélande. Donc allez y en commentaire de ce message ou par mail si vous avez honte de votre question. J'essaierai d'y répondre à ma prochaine connection wifi.

Bisous poilu, barbu!

3 février 2017

Day 89 to Day 101

Day 89

 

Traversée entre Wellington et Picton sans encombre. Là il faut courir car le dernier mail boat part dans 1h et on doit acheter nos pass pass pour le Queen Charlotte avant. En effet il faut payer pour avoir accès et le droit de randonner ce track. La seconde traversée est originale. Plusieurs maisons se trouvent sur le sound (sound c'est un peu l'équivalent du fjord), et donc le mail boat qui transporte aussi les touristes, s'arrête de maison en maison pour délivrer courrier et supply. C'est vraiment intéressant de voir ces gens vivre complètement coupé du monde, sans électricité, avec leur propre cimetière par ex, dans l'un des plus bel endroit du monde.

On arrive vers 16h à Ship cove, le départ du track et on pousse de qq km jusqu'au premier campsite.

 

Day 90

 

Depuis hier soir il ne fait que pleuvoir et la météo prévoit que ça continue toute le journée. Je décide de rester où je suis, il est hors de question que je commence l'île du sud et probablement une des plus belle rando de ma vie avec ce temps de merde.

 

Day 91, 92, 93

 

La rando commence vraiment et c'est sous un magnifique ciel bleu que les 2 premiers jours vont se dérouler. Nate va me remercier de l'avoir fait attendre cette météo pour  commencer le track car c'est tout simplement magnifique et complètement différent de ce que j'ai pu voir dans l'île du nord. Pour moi ça ressemble à l'Asie du sud est. Même si je n'y ai jamais mis les pieds c'est l'image que je m'en fait. De multiples criques dans des baies incroyables, à l'eau turquoise et aux falaises luxuriantes de végétation plongeant dedans. Ça va très vite être un de mes top de la Nouvelle-Zélande. Le dernier jour va se faire sous la pluie, encore, mais juste le matin. On termine le track vers 12h. Puis direction Havelock pour re-supply et enfin Pelorus bridge sous un beau soleil.

 

Day 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100, 101

 

Départ tardif mais départ quand même pour le Pelorus river track. 2 jours plutôt sympa où l'on s'habitue aux centaines de sandflies qui viennent te défoncer dès que tu t'arrêtes et qui sont aussi un pti entraînement pour le Richmond range et le richmond alpine track qui l'accompagne. La montagne et la partie réputée la plus difficile du trail avec une montée allant jusqu'à un gain en altitude de 380m par km...C'est beaucoup, et avec 10j d'autonomie en nourriture sur le dos c'est très difficile!!! Mais c'est à l'heure actuelle la meilleure rando de ma vie. L'île du sud commence très très fort et ça va être dur de dégager un top 3 de mes endroits préférés du trail si ça continu sur cette voie!

Les 5 premiers jours se font avec le beau temps, les paysages sont spectaculaires. C'est difficile mais les muscles les plus douloureux en fin de journée sont ceux de ma mâchoire car je passe la journée avec un sourire benêt sur la figure, complètement drogué à l'air pur et à la beauté des lieux! Nate me fera la réflexion d'ailleurs que je sonne complètement défoncé quand je parle.

Bon c'est la montagne et c'est le TA donc il y aura qq frayeurs, qq bobos, beaucoup de sueur et de douleur mais chaque peine, chaque seconde de souffrance en vaudront la peine ici! Je vous encourage tous à quitter vos boulots, ou juste prendre des vacances et venir ici! Il faut le faire et le voir une fois dans sa vie!!

Les 2 derniers jours se feront sous la pluie et sur un chemin moins intéressant jusqu'à St Arnaud où je récupère 10j de nourriture que je m'était envoyé par la poste.

20 janvier 2017

Day 79 to Day 88

Day 79

 

C'est l'heure du départ et c'est encore une fois difficile de quitter un tel endroit. Je promets à Sally de repasser si j'en ai le temps et démarre ma prochaine étape sous la pluie. L'objectif est d atteindre la seconde hut aujourd'hui et grâce aux conseils de John ca devrait se faire rapidement. Enfin c'est ce que je croyais. Car la pluie et la boue transforme les 6-7h attendue en 9h. Les montées et descentes sont très raides. John m'a expliqué que la NZ est un pays géologiquement récent donc il n'y a pu eu d'érosion comme en Europe, c'est donc comme si toute les montagnes avaient été compressées. C'est donc hard. Les tararua ranges sont classées “hard tramping”. Pour donner une idée je pense que les pires moments de rando que j'ai eu en France ou ailleurs, genre les moments les plus difficiles des GR seraient classés “easy tramping” voir “tramping” à la limite. C'est donc tard le soir, trempé et très fatigué que j'arrive à la hut. Heureusement les premiers arrivés ont fait un feu et ça fait du bien. Demain est censé être bien pire au niveau de la météo.

 

Day 80

 

J'ai déjà dit auparavant que certaines fois après une rando, je me disais “tiens! C'était quand même un peu dangereux aujourd'hui” et bien c'était rien. Aujourd'hui je me suis vu mourir. Je dis pas ça pour faire du drama ou pour la figure de style, non aujourd'hui et pour la première fois de ma vie j'ai vraiment cru que j'allais mourir. C'était déjà tellement éprouvant hier que je change mon plan d atteindre la 4e hut pour viser la 3e à 3h de marche selon John, 4-5h selon les trail notes, 6h dans la réalité, pour 8km. Comme hier c'est dans la boue et les nuages donc aucunes vues mais aussi très peu de visibilité. Je vois le 1er signe indiquant la hut à 4h. 1h30 après je vois les 1ers faire demi tour, ils ont atteints le sommet et le vent est trop violent pour continuer. Je décide de continuer malgré tout et c'était pas le bon choix à faire. Après 2h j'atteinds le sommet à mon tour et voit le 2nd signe indiquant la hut à 4h….attend il y a 2h c'était déjà 4h! Ils fournissent la vaseline sur le trail ou je dois amener la mienne! Bref pour atteindre ce sommet il y a eu des moments d'escalade, jamais évident avec un sac de plus de 25kg, mais surtout le vent. Vent constant avec des rafales à plus de 100km/h. J'ai du mal à tenir debout et c'est encore une fois un moment où j'aurai du faire demi tour. Mais je me dis qu'après dans la descente le vent devrait se calmer. Erreur, il va devenir plus fort. J'ai rarement eu l'occasion de pouvoir voir le vent et bien aujourd'hui c'est fait. Le vent est une telle force qu'il en devient visible à l'oeil nu. Je dois me mettre à 4 pattes à certains moments pour continuer à avancer. Me disant que le pire est derrière moi je continu à avancer malgré tout. Encore une fois erreur, la partie derrière moi je la connais, je viens de la faire, celle devant moi est un mystère et peu très bien être pire. Elle le sera. Le vent redouble d'intensité, les bourrasques sont tellement fortes que cette fois je ne peux pas lutter contre et tombe en dehors du sentier. Par chance ce n'était pas trop abrupte à cet endroit. Je peine à me relever et continue. Cela se produira 2 autres fois. Je dois également enlever mes lunettes car avec le vent dans les nuages remplis d'eau je ne vois rien, et pour la première fois depuis bien longtemps je vois mieux sans. C'est très éprouvant, je suis mort de fatigue mais je ne peux pas m'arrêter. A cette latitude et à cette altitude (1400m) avec ce vent, la température chute à zéro, il gèle. Je fais un arrêt derrière un rocher à l'abri pour manger une barre de céréale et tremble comme une feuille après 2min d'inactivité, sous les premiers signes d’hypothermie. Je continu, et tombe plusieurs fois, parfois à cause du vent, parfois à cause de la boue, et je ne sais pas si qqun est derrière moi. Je pense que si il m'arrive qqchose, me tordre le genou en tombant par exemple, et bien ca signifie la fin. Pas juste du trail mais de mon existence. J essai de comprendre ce que ça signifie vraiment, la fin de Tom Jenkins sur cette planète. Et je n'y arrive pas vraiment. Tout ce à quoi je pense c'est faire une vidéo, avec un message d'adieu pour la famille et les copains. Du coup je pense aux bons moments passés, et je me dis que merde je vais en manquer plein. Je pense à cette mignonnette de vin rouge dans mon sac et que si je dois partir aujourd'hui bah au moins je partirais pas sobre comme un con et que ça ferait rire les potes. Et puis je me dis que non, je ne vais pas mourir aujourd'hui et je me le répète à voix haute “non je ne vais pas mourir aujourd'hui” même si la c'est pas vraiment moi qui décide. Bref je continu à avancer. Je me dis que le pire est derrière moi et que je suis en train de le faire, de réussir, de sortir vivant de cette merde, quand la pluie décide de faire son apparition. Je suis déjà trempé par l'humidité, mais ce que j'avais pas imaginé c'est qu'avec la température et le vent, c'est pas des gouttes d'eau mais des petits morceaux de glace qui me fouettent le visage. Juste quand je pensais que ça ne pouvait pas être pire, mais “non je ne vais rien lâcher aujourd'hui”. Je cri aussi plusieurs fois...je ne sais pas vraiment pourquoi, c'est juste que sur le moment j'en avais envi, ou besoin. Je continu. Je suis encore une fois à 4 pattes quand levant mon blaire j'aperçois ce que je pense être des arbres (je ne suis plus vraiment sur de rien à ce moment la), ce qui signifie le bush, ce qui signifie protection. Je presse jusqu'à atteindre la couverture des arbres, et je souri comme un con car je sais que ça signifie que je suis proche de la fin et que j'ai réussi, je suis sorti vivant. 1h après dans le bush (et c'est aussi la première que je suis content que le bush existe) je ne souri pas mais je ris, je vois la hut. Il m'aura fallut 6h et 8km, pour atteindre cette petite cabane de bois pour 2 personnes et sans cheminée cette fois, rien à voir avec le luxe de celle d'hier mais pour moi c'est un vrai palace! Une fois à l'intérieur je me mets nu, essore mes affaires, me sèche, enfile des vêtements secs et prépare du thé, je laisse fonctionner le réchaud à alcool plus longtemps pour réchauffer un peu la pièce. Taylor arrive, il l'a fait lui aussi. On se congratule mais on passe sous silence ce qu'il s'est vraiment passé et ce qu'il nous est passé par la tête à chacun. Pas besoin de le dire on vient de le vivre.

Je ne sais pas comment sera demain, je suis juste content qu'il y ait un demain. Et curieusement je n'éprouve aucune fierté, aucune satisfaction de ce que je viens d'accomplir. Tout ce que je sais, c'est que plus jamais de ma vie, je ne veux revivre ça et ressentir ce que j'ai ressenti aujourd'hui. On dit que la réussite vient de l'expérience, et que l'expérience vient des échecs et des erreurs. Dieu sait qu'aujourd'hui j'ai fais un paquet d'erreurs, qui ne sont pas prêtes de se reproduire. J'imagine que j'ai appris qqchose aujourd'hui même si je ne sais pas quoi ou comment le formuler avec des mots, et pour sûr j'ai gagné en expérience, à moi d'en faire bon usage maintenant.

 

Day 81

 

Woua le soleil! J'avais oublié qu'il existait celui là. N'empêche c'est agréable! Je traverse une très jolie forêt qui renvoie une belle lumière avec les rayons du soleil, et que dire une fois que je sors du bush!! Bah ouais il y avait des montagnes autour de moi tout ce temps! Je peux enfin voir sans le brouillard et les nuages tout ce que j'ai traversé les jours précédents, ce qui m'attend, et l'ensemble du range. C'est spectaculaire. J arrive en début d'aprèm à la hut numéro 4, super jolie et dans un cadre magnifique. Je lunch à l'abri de la hut et même si je me sens bien je décide de rester ici. On va dire que j'ai appris qqchose la veille et je fais attention à mon corps et mon état de fatigue, surtout que la suite est la montée jusqu'au plus haut sommet et surtout la descente qui suit. C'est donc une aprem off et ça fait du bien. 2 américaines arrivent et me disent qu'il y a 2 personnes de plus qui arrivent. Je demande si le mec qui a fait demi tour hier en fait parti et oui c'est le cas, je suis content pour lui. Elles me disent que l'autre mec sera la plus tard car il est lent car malade mais qu'il continu pour rattraper son pote….attend quoi!! T'es pas en train de parler de Nate par hasard! Si si c'est son nom. Excellent! Je suis super content qu'il l’ait fait et de le revoir. Il est dans un sale état et son genou est foutu...ça nous fait un point en commun.

 

Day 82

 

Direction le mont Crawford! On y arrive en 1h30 avec une météo plutôt clémente. C'est pas le super temps de la veille mais c'est suffisant pour offrir qq belles vues. Mais que dire du sommet...c'est à couper le souffle, c'est impressionnant! En y allant je me prends pour Frodo sur sa crête dans la montagne, ou William Wallace dans Bravehart, non je suis le dernier des Mohicans! Mais une fois arrivé au sommet, au dessus des nuages seulement transpercés par les autres sommets environnants, je ressent qqchose de spécial. Aujourd'hui c'est pas Bill Gates ou je ne sais quels milliardaires chinois, l'homme le plus riche du monde, non à cet instant précis c'est moi l'homme le plus riche du monde. Mais pas le temps de rêver très longtemps, il y a encore un peu de route et surtout la fameuse descente. 4km dans le bush pour passer de 1400m d'altitude à 400m...ça va piquer! C'est comme d'hab surtout les genoux qui trinquent entre les glissades, les chutes, et les moments de pure escalade. Mais ça ce fait et après avoir traversé la rivière sur un pont de singe très sympa, on arrive à la hut en début d'aprèm. Une super hut au milieu du bush, au bord de la rivière qui rentre directement dans mon top des huts où j'aimerai rester. On va passer le reste de la journée ici, bientôt rejoint par d'autres trampers ou randonneurs à la journée venant de notre prochaine étape.

 

Day 83

 

Bien! La pluie torrentielle qui tombe depuis la nuit ajoutée à mon genou gauche qui a doublé de volume font que je vais rester au moins la matinée à la hut. Nate est pareil et finalement on va y passer toute la journée. Personne d'autre aujourd'hui donc on a cette grande hut pour nous. On mate un film, on joue au carte, on mange toute notre réserve de nourriture qu'on a mis en commun, on fait des étirements et on se repose surtout.

 

Day 84,85,86

 

On a bien fait, le temps est super aujourd'hui, on est un peu plus reposé, la journée s'annonce donc sympa. Et elle le sera. La fin de la rando nous fait passer entre les montagnes, surplombant les plaines et la rivière qui fait des lacets. Quand j'ai vu ce panorama j'ai pas pu m'empêcher de penser à un paysage des westerns que je regardais ado ou à Yakari. Une grande plaine traversée par un torrent entre les montagnes, où j'imaginais des tipis et des bisons. Plutôt cool. On arrive à la fin du tararua range. On est content d'en être sorti, ça n'a pas été le cas de tout le monde cette année...j'ai une pensée pour eux aussi même si je ne les connaissais pas.

On arrive à la ville de Waikanae, où Nate tente sa chance pour un homestay. Lorsqu'il était blessé dans le Northland il avait appelé un kiwi avec qui il avait travaillé un été aux usa pour savoir si il connaissait qqun pour l'héberger le temps d'aller mieux, sur Auckland. Il avait donc fait la connaissance de Sam un kiwi qui l'a invité à se reposer qq jours chez lui. Chose amusante, la mère de Sam vit à Waikanae, et Nate tente le coup...et ça marche! Et à partir de là ça va être incroyable. On est accueilli chez un couple de retraités Patsi et son compagnon Chris, et on va être traité comme des rois! Non mieux on va être traité comme la famille. Dîner fabuleux tout les soirs, bières fraîches à volontées, longues discussions dans le salon, voyage en ville pour faire des courses et envoyer nos colis de nourriture dans l'île du sud (oui pour l'île du sud certaines sections demandes jusqu'à 20 jours d'autonomie, et on doit donc s'envoyer des parcelles de nourriture au milieu) ce qui demande de l'organisation et ce qui nous aurait pris beaucoup plus de temps sans l'aide de Patsi. Elle me fait faire le tour des magasins pour que je trouve des nouvelles chaussures (oui les miennes sont carbo et ne verront pas le sud). On voulait passer juste un day off mais le 3e jours au matin elle nous dit que le temps est trop mauvais et que l'on doit rester chez eux et partir que le lendemain. On joue à des jeux de société, on regarde des séries et des jeux tv ensemble. Patsi me montre des photos d'elle étant jeune et je suis presque sûr qu'il s'agit de Saumur en arrière plan de ses vacances en France même si elle ne s'en rappelle pas. On mange tous les jours comme au restaurant. Je n'ai pas envi que ça s'arrête!

 

Day 87

 

Malheureusement les meilleures choses ont une fin. Et c'est après un énième full english breakfast que Patsi nous emmène sur la route de notre prochaine rando. Après avoir pris mes coordonnées pour qu'on reste en contact et un dernier hug, je quitte ce qui aura été pour moi (et Nate aussi) ma famille d'adoption.

La tempête de la nuit s'est calmée et le beau temps fait son apparition en début d'aprèm. La journée est parfaite pour notre dernier vrai track dans l'île du nord avec le Paekakariki escarpment. Une courte rando mais qui grimpe sévère en flan de falaise au dessus de l'océan. C'est magnifique!! Et ça s'est fait plutôt rapidement malgré les genoux défectueux (Yep c'est genouillère obligatoire maintenant).

 

Day 88

 

Wellington ou windy welly. Au sud de l'île du nord et connu comme son surnom l'indique pour être une des ville les plus venteuse du monde. On a bien choisi notre moment car c'est plutôt calme aujourd'hui. Hier il y avait des pointes à 160km/h (sa race!)! C'est le moment d'acheter de nouvelles chaussures et de se séparer des anciennes (ce qui m'a fait un peu mal au cœur après tout ce qu'on a marché ensemble, plus de 2000km depuis le temps). Un nouveau cooker aussi et une nouvelle casserole. Wellington est plutôt sympa et à taille humaine pour une capitale avec de vieux bâtiments chargés d'histoire et les cicatrices des violents tremblements de terre, le tout en bord de mer...bref le genre de ville que je peux apprécier. Aussi sympa soit-il ça fait bizarre d'être ici, comme pour Auckland après le Northland. Je viens de terminer l'île du nord et marcher 1700km...merde! Il y a là un mélange de nostalgie pour l'île du nord, ses habitants et tout ce que je viens de traverser ; avec de l'excitation pour tout ce qui m'attend au sud pour ma prochaine étape. On dit sur le trail que l'île du nord est à propos des gens que tu rencontres (et je peux dire que je me suis gavé de ce côté ) et que l'île du sud est à propos des paysages et de toi même. En effet je m'apprête à passer de l'autre côté de la médaille, le même pays mais qui n'a rien à voir. 4 fois moins d'habitants pour une plus grande surface. La majorité du trail au milieu de l'île dans les montagnes loin du peu de civilisation. Bref un trail complètement différent qui va commencer demain! (Ferry 3h30, puis mailboat 3h30 pour atteindre ship cove dans le marlborough sound et le départ du Queen charlotte track)


Ps : l'accès Internet, l'électricité et toutes ces choses “normales” vont désormais être une option ou un coup de chance! Il est donc possible que je ne puisse pas publier sur le blog pendant un moment. Ne vous inquiétez pas et si vous voulez avoir une idée où je suis, les cartes et trail notes que j'utilise sont en téléchargement gratuit sur le site officiel du te araroa trail. 

18 janvier 2017

Day 64 to Day 78

Day 64

 

On quitte Whanganui, Matt, Matiej, Nate, Will (Kentucky ) et moi direction Turakina beach. Mais avant ça une journaliste locale arrive avec son photographe et cherche des TA Walkers pour les interviewer. Je suis pas trop dans l'ambiance et l'histoire du monstre de la rivière est passé sous silence. Mais c'est ainsi que je me retrouve dans le NZ Herald en photo rangeant ma tente alors que j'avais pris une super pose sur le canoë mais apparemment le photographe ne l'a pas jugé assez bonne et en tant que Tom Jenkins de Manchester et non pas de France, la journaliste devant trouver ça plus crédible que Gennes sur Loire. Après cette première pour moi s'en suit 8 petits km mais c'est suffisant après 10j sans marcher et sans sac à dos. Le camping est gratuit pour les trampers, c'est cool!

 

Day 65

 

Départ sur la plage pour 8km sur les fameuses plages de sable noir, typique de la région. Une forte tempête a à emmener sur cette plage des centaines d'arbres morts. Le contraste est impressionnant, entre le sable noir, les arbres échoués blancs, et le ciel gris, il y a un pti côté apocalyptique! On enchaîne avec 8km dans une forêt très agréable avant d'arriver sur le bitume et de faire du stop jusqu'à Bulls. Là, on va dormir pour la première fois sous un pont. L'endroit est curieusement plutôt agréable, proche de la rivière, sur l'herbe et à l'abri du vent.

 

Day 66

 

Ce matin Matiej nous quitte, il apprend que le boulot pour lequel il avait postulé près de Queenstown le prend. Il va donc cueillir des fruits pendant un mois avant de nous rejoindre. Matt et moi prenons la direction de Palmerston North que l'on atteint en fin de matinée. On retrouve Nate et Will et je peux enfin faire réparer ma tablette. C'est fait en 1h, prend ça dans les dents la Fnac! On trouve dans les trail notes un homestay et on arrive chez un charmant couple qui nous accueille, chez eux. On a donc un lit, une douche et une bière en échange d'un Koha (ça signifie donation). Les gars vont en ville et je reste chez mes hôtes qui m'invite à diner avec eux.

 

Day 67

 

Aujourd'hui rebelote, les gars vont en ville et je reste avec mes hôtes. Ils sont super sympa et on discute bien. J'en profite également pour commencer à rattraper mon retard dans mon journal.

 

Day 68

 

On quitte le homestay pour retourner en ville faire des courses pour la fête de ce soir! Le thème est Hawaïen pool party! On arrive chez notre hôte, un vrai pti bushman qui s'apprête à accompagner Mario et Rebecca pour la prochaine étape du trail (la plus dure de l'île du nord, les très redoutées Tararua ranges) avec une arbalète comme c'est son habitude. Intéressant…

Je ne vais pas trop m'étendre sur la suite du réveillon ma maman lisant ce blog. Vous voyez ces grosses fêtes d'étudiants dans les films ou les séries américaines...bah voilà tout est dit, c'était énorme! et encore qqchose à enlever de ma to do list.

 

Day 69

 

Aujourd'hui Matt nous quitte pour 2 semaines car son frère vient en Nouvelle-Zélande. Le reste de la troupe Nate et Will sont dans l'incapacité de marcher pour des raisons évidentes et notre hôte nous offre l'hospitalité pour une nuit supplémentaire. La journée s'étant passée comme n'importe quel lendemain de fête, vautré dans un canap, à manger gras en regardant des documentaires animaliers toute l'aprèm.

 

Day 70

 

Départ et grosse journée, mon sac est à nouveau proche des 30kg car j'ai récup qq affaires de Matt comme son réchaud et autres. C'est parti pour 25 km et je passe aujourd'hui la barre des 1500km soit la moitié du trail!!! Et je m’écroule 500m après trop fatigué pour suivre Will qui veut faire 5km de plus.

 

Day 71

 

Je termine la Back track avec Nate qui ne va vraiment pas bien. Après un km il ne peut plus avancer, il a du mal à respirer car sa gorge le serre trop. Avec une chance inouïe, on rattrape une voiture de mountain bikers, qui accepte de le conduire à l'hôpital. Je continu donc la journée seul pour la 1ère fois depuis le début du trail. Je termine le Back track et enchaine avec le Burttons track. Oh quelle misère celui là!! Il pleut des cordes, je me retrouve dans le bush c'est à dire dans la boue et je dois traverser des rivières. Sur l'une d'entre elle l'arbre qui portait le marquage du trail est tombé, il me faut donc une heure avant de trouver le chemin. Sauf que le chemin est fait pour quand la rivière est basse et la avec ce qu'il tombe la rivière est en crue. J'ai une chance sur 2 de choisir le bon chemin et il n'y a pas de retour en arrière possible. Manque de bol je choisi le mauvais. Je me retrouve à escalader la paroi, traverser la moitié de la rivière en crue avec de l'eau jusqu'à la poitrine en plein courant, traverser l'autre moitié sur un tronc d'arbre glissant et le tout avec 30kg sur le dos (genre tomb raider ou uncharted). C'était mission suicide mais je l'ai fait et la Putain de sa race j'ai jamais été aussi fier de moi. Je suis rentré dans le club des aventuriers , les vrais!

Le reste de la journée se fait dans la boue et avec une 12n de traversées de rivière supplémentaire mais cette fois ci jusqu'aux genoux donc plus négociable mais toujours challenging! J'arrive finalement sur une route. Pas de carte car pas de tablette car il pleut trop et pas de marquage. Donc une chance sur 2. Cette fois j'ai bon et je retrouve Will et les autres sous un hangar en ruine. Il m'aura fallut 9h pour faire 20km.

 

Day 72

 

Ma seconde journée solo car je pars après tout le monde pas encore sur de ma destination. J'hésite entre continuer le trail ou dévier jusqu'à la ville pour prendre des news de Nate. Finalement je continu le trail sur la section Mangahao-Makahika. 20km dans le bush et ça grimpe dans la boue, jusqu'au sommet où j'ai un très beau point de vu sur la région. La descente est pire et plus abrupte que la montée et je sais pas si c'est la résignation malgré ma promesse de ne plus faire ces montées et descentes dangereuses ou simplement l'habitude mais je gère carrément bien cette partie. La suite est un enchaînement de boue et de traversée de rivière plutôt fatiguant mentalement car répétitif sans trop d'intérêt. La fin en sortie de forêt se fait à travers un open farmland au milieu de ces collines que j'affectionne tant. J'arrive à ma destination le Makahika outdoor pursuit center, où je suis sensé trouver abri,douche, repas chaud, bière fraîche, et le tout encore une fois pour un koha. A ma grande de surprise lorsque j'arrive c'est Jacob et Britney qui m’accueille, le couple que je n'avais pas revu depuis Auckland. Ils m'expliquent autour d'une bière que les proprios John et Sally sont en vacances en Australie et qu'ils étaient tellement tristes à l'idée de ne pas pouvoir aider les trampers qu'ils ont demandé à Jacob et Britney si ils acceptaient de rester une semaine chez eux pour continuer de nous accueillir. Je répète pour ceux qui n'auraient pas suivi, un couple a demandé à des inconnus de rester chez eux pour accueillir plus d'inconnus, et ont aussi laissé leur voiture pour qu'on puisse aller en ville faire des courses!!!! Va trouver ça en France toi! Là on atteint le summum des trail angels toutes compétitions confondues!! Cerise sur le gâteau, l'argent récolté avec les kohas ne sert pas à leur enrichissement personnel mais sert à acheter de la nourriture pour les familles pauvres dont ils s'occupent. En effet ils se servent du centre pour accueillir ados ainsi que des jeunes adultes en difficulté ou en dehors du système pour les aider à retrouver un emploi, une vie saine, et un but dans leur vie. John par exemple emmène les ados dans le bush pour leur enseigner les techniques de bushcraft et de survie. J'adore déjà ces gens.

 

Day 73

 

Ce matin le groupe repart et je reste pour prendre des news de Nate. Il était à l'hôpital avec une très mauvaise grippe. Son état va empirer avant d'aller mieux. Je décide de rester ici, pour l'attendre ainsi que les proprios que j'ai tellement envi de rencontrer. La journée se passe entre puzzle, jeu de carte et accueillir les nouveaux arrivants. Je rencontre ainsi pour la première fois des groupes de nouveaux trampers, ceux qui étaient derrière moi tout ce temps.

 

Day 74

 

Nate est de retour à l'hôpital aujourd'hui son état ayant empirer. Ma journée est la même. Je lui dis que je peux l'attendre encore qq jours ca ne me dérange pas. En fin d'aprèm, une petite grand mère arrive et nous explique que son petit fils fait le TA et qu'il est censé arriver aujourd'hui. Elle lui apporte des courses ainsi que cartes. On l'invite à rester pour l'attendre autour d'un thé si elle le souhaite et elle accepte. On a bien fait de proposer car elle est extra! Elle nous raconte en 1er lieu l'histoire du Tararua range, la montagne qui nous attend. Dans les livres sur le TA on a pu en lire un peu, mais rien à voir quand c'est raconter par qqun qui se trouve être la fille du mec qui est sur la photo en noir et blanc dans le livre. Elle nous raconte l'histoire de la tempête de 1936 qui a vu un mort sur le range, un ami de son père, histoire écrite par la femme d’un survivant. Nous en raconte encore plus, et on écoute sagement en silence. Elle nous raconte ensuite sa vie et elle est extraordinaire. Elle a été partout. Je ne lui ai pas dit d'où je venais mais je suis persuadé que si je l'avais fais elle m'aurait répondue connaître du monde à Angers ou Saumur. Après 2h elle doit malheureusement partir malgré nos efforts pour la retenir et qu'elle nous en raconte plus.

 

Day 75

 

Aujourd'hui je rencontre une française qui fait une video sur les trampers. Le principe est simple, 2 questions, ton nom, et pourquoi tu fais le TA. Je participe naturellement. Les proprios rentrent en début de soirée et j'ai enfin l'occasion de les rencontrer.

 

Day 76

 

Tout le monde repart ce matin. Je passe la journée seul avec John et Sally. Et en effet ces personnes sont incroyables. Leur philosophie est si tu peux aider qqun alors fait le! Ce sont les meilleurs Êtres humains que j'ai rencontré dans toute ma vie. Peu avant de passer à table pour dîner un tramper arrive, Sally est au téléphone et me demande de gérer ce que je fais avec plaisir. Il s'agit de Taylor, que j'ai rencontré à la Bog inn hut et qui faisait parti du groupe canoë. Je suis ravi de lui faire faire le tour de la propriété et aussi d'avoir de la compagnie pour ce soir. Car j'ai changer d'emplacement ce matin, je ne dors plus dans ma tente dans le jardin mais dans le lodge en bas du chemin. 8 chambres, 46 lits, douches, toilettes, machine à laver, énorme cuisine, salon avec canapé. Bref je suis indépendant, mais seul dans un endroit qui peut (et qui le fait par ailleurs) recevoir des mariages. Donc un peu de compagnie ne fait pas mal.

 

Day 77

 

Aujourd'hui il pleut des cordes et Taylor décide de rester une journée. Pendant le pti dej dans notre palace on discute bien, il est cool. Je lui dis que je vais voir avec Nate si son état s'améliore et qu'en fonction de sa réponse et de la météo je partirais peut-être demain ou le jour suivant. Je veux vraiment l'attendre mais je dois aussi continuer. Après demain ca fera une semaine que je suis arrivé, je peux difficilement perdre bcp plus de temps. J'entends perdre du temps sur le trail. Car ce n'était pas une perte de temps pour moi personnellement avec tous ces gens que j'ai rencontré. Et aussi même si ils me disent le contraire je ne veux pas abuser de l'hospitalité de John et Sally.

La journée à pris une tournure inattendue. Le lodge doit être rénové et je suis donc embauché pour aider. Je passe la journée avec Taylor à nettoyer les bunks dans les différentes chambres en vue de les repeindre. Et curieusement c'est cool de faire autre chose que marcher ou penser au trail, planifier la prochaine étape etc. Ça m'enlève aussi un peu de culpabilité à l'idée de rester. Le soir j'ai des news de Nate. Il ne va pas mieux et on s'accorde pour se retrouver après le range. Je partirais donc demain ou après demain. Cette fois je passe la soirée avec Taylor dans notre palace.

 

Day 78

 

La pluie a commencé hier soir et ne s'est pas arrêtée. J'attends une éclaircie pour partir mais je vais peut-être devoir repousser le départ à demain. Je ne suis plus à un jour près et ça me donne l'occasion de terminer mon boulot aujourd'hui avec les 2 dernières chambres.

Une fois les 2 chambres nettoyées, je monte à la maison de John et Sally pour faire un point météo avec eux. Comme je le pensais le mieux est de partie demain, mercredi, car le seul jour jour avec une possible éclaircie est vendredi et si j'avance bien dans la montagne c'est vendredi que je peux atteindre le Mont Crawford le plus haut sommet avec les meilleures vues. On accueille 3 invités supplémentaires, un couple d'Américains et un français. Après avoir rempli mon rôle et fait faire le tour des lieux aux nouveaux arrivants, Sally nous invite tous à diner ce soir et nous donne de la nourriture supplémentaire pour le pti dej et pour le trail. On passe une excellente soirée, je suis comme à la maison et l'autre français va même pousser la chansonnette.




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